Il y a maintenant 3 ans, je me suis formée au Design Thinking et il n'a pas fallu longtemps pour me convaincre de l'importance de cette méthode dans les projets. Avec un schéma seulement, la méthode me semblait absolument évidente.
Observer l’environnement, interroger les parties-prenantes et creuser là où on ne s’y attend pas permet de partir d’un problème réel (et non celui que l’on croit avoir). On peut appeler ça un audit mais c’est un terme qui, personnellement, me fout le cafard.
La vraie plus-value de cette méthode c’est l’intégration de la cible finale (utilisateur, lecteur, qu’importe...) dans chacune des étapes du projet. Demander “qu’en pensez-vous ?” ou “pour vous, ça veut dire quoi ?”, “qu’est-ce qui est le plus important à vos yeux ?”, “comment on pourrait améliorer ?” ça parait évident mais ce n’est pas toujours pris en compte. Et pourtant, ça fait vraiment la différence, ça conforte des intuitions et ça apporte plus de granularité au sujet présenté.
Le Design Thinking laisse une place importante à la compréhension du sujet. C'en est d'ailleurs presque la partie la plus importante puisqu'elle influe sur le reste du déploiement du projet.
La méthodologie du Design Thinking m'a donc confirmé ce que je pressentais déjà.
Je n’ai pas la prétention de savoir quoi que ce soit et je l’accepte (comme dirait un philosophe mal cité) et encore moins dans une entreprise où je n’ai jamais mis les pieds ou sur un sujet qui demande des connaissances spécifiques. Quand je débute un nouveau projet, je ne sais rien.
Celles et ceux qui savent sont là, tout prêt. Ce sont les collaborateur·ices d’une entreprise, les expert·es d’un sujet, les lecteur·ices d’un media, les bénéficaires d'un programme, etc. Toutes ces personnes sont autant les émettrices que les réceptrices et leurs perceptions nous apportent beaucoup dans la compréhension d'un sujet. Avec quelques volontaires, nous allons démêler le problème/sujet pour comprendre ce qui se cache vraiment derrière, me laissant mettre de côté les croyances avec lesquelles je suis arrivée.
Ils et elles sont expert·es de leur milieu et des problématiques qui en découlent, je suis experte en communication. Ça s’appelle l’intelligence collective et c’est un sujet qui fera l’objet d’un prochain article.
Après avoir récolté les paroles des personnes concernées, j’ai besoin d’alimenter ma propre compréhension en lisant. Pour cela, je :
Toutes ces étapes sont importantes pour appréhender le projet sur lequel je travaille et apprivoiser un vocabulaire, une façon de parler, ce qu’il faut éviter de dire et ce sur quoi il n’est jamais rien dit. Avoir un pied à l’intérieur et l’autre à l’extérieur permet bien souvent de voir des choses nouvelles.
Mon travail est alors de mélanger tout ce qu’on m’a présenté à ce que j’en ai compris, de faire la part des choses entre le montrable et ce qui est sortie entre les lignes. Et là est la nuance. Comprendre est, selon moi, un procédé en deux étapes : plonger en immersion dans un monde nouveau et remonter à la surface avec l’essentiel.
Dans tous mes projets, l'étape de compréhension est primordiale pour la suite. Je travaille principalement sur des sujets pédagogiques qui consistent à simplifier le compliqué, je dois donc partir d'une tonne d'informations pour faire le tri dans ce qui est vraiment nécessaire dans le message qu'on veut faire passer (car oui, tout n'est pas bon à garder !).
Finalement, mon travail est de partir en immersion sur un sujet, le décortiquer pour le comprendre puis le restituer visuellement avec une histoire et un langage accessible pour que le message soit clair pour tous·tes.
